La Manic

Ce titre est une acquisition.

Il est beau, il est élégant, ses courbes sont majestueuses et son histoire fascine. Sa construction a nécessité dix ans de travail, d’audace et de précision. Le Québec entier reçoit ses « fruits » et il occupe une place marquante dans notre histoire. C’est Manic 5, ou barrage Daniel-Johnson, le plus grand barrage à voûtes multiples au monde.

Sa construction fut une aventure. C’était LE grand chantier des années 60. Des milliers de travailleurs participèrent à l’élaboration du grand ouvrage, essentiel pour le Québec et pourtant situé dans les grandes zones inhabitées du nord québécois. À la tête, des concepteurs audacieux qui devaient faire vite et bien. La province avait besoin d’électricité, la demande galopait. Derrière, on trouve une société désireuse d’affirmation, vibrante de fierté. C’est grâce aux compétences d’ici qu’on allait bâtir le géant. On poussa l’audace jusqu’à l’innovation, les ingénieurs devant apporter des solutions inédites aux défis nouveaux, car jamais on avait construit si loin, si gros et de cette manière : le barrage-voûtes était une première au Québec.

Haut de 214 mètres (à l’arche centrale) et d’une longueur de 1,3 km (à la crête), le barrage, constitué de 13 voûtes et 14 contreforts, pèse 6 millions de tonnes et subit les pressions énormes de l’eau contenue. Sa conception et sa construction exigèrent un rigueur absolue. De 1958 à 1968, chacune des étapes franchies pour ériger l’oeuvre, constituent un défi en soi, une histoire palpitante. Pourquoi la Manicouagan? Pourquoi un barrage à voûtes multiples? Cela mis en contexte, nous découvrirons comment s’y sont pris ceux qui ont bâti ce barrage unique au monde et comment ils ont résolu les divers problèmes qui se sont posés à eux: préparer des équipements uniques, assécher une rivière à une profondeur inouïe, creuser des fondations pour des arches à l’arrondi parfait, et bétonner une structure sans faille, gigantesque, toute en courbes, l’hiver ou la nuit, au loin, au froid souvent.

Dans ce documentaire, Michel Brault raconte Manic 5, l’épopée de sa construction, dans ses dimensions techniques, humaines et sociales, particulièrement en donnant la parole à ceux qui l’ont bâti de leurs mains et de leur génie. Le témoignage du vécu accompagne ici explications techniques et historiques.

Manic 5 est devenu un symbole presque mythique, parce que grand succès du génie civil à l’échelle mondiale, pièce maîtresse d’un système hydro-électrique en plein développement et aussi tournant historique. C’est le premier gros barrage où la direction des travaux est prise en charge par les Québécois. Voici l’histoire d’un savoirfaire, pour un ouvrage grandiose et utile, toujours au coeur de nos vies.